La F1 en plein dans le 1000 (INFOGRAPHIE)
Le Grand Prix de Chine de ce dimanche à Shanghaï sera le 1 000e de l'histoire de la F1, 69 ans après la première épreuve à Silverstone. L’histoire de ce 1 000e GP s’écrira donc à l’encre de Chine. Tout un symbole…
- Publié le 13-04-2019 à 08h21
- Mis à jour le 13-04-2019 à 20h46
Le Grand Prix de Chine de ce dimanche à Shanghaï sera le 1 000e de l'histoire de la F1, 69 ans après la première épreuve à Silverstone. L’histoire de ce 1 000e GP s’écrira donc à l’encre de Chine. Tout un symbole…
Pour célébrer le 1000e Grand Prix de l’histoire de son championnat du monde, la F1 avait envisagé un retour à la source, pas à Francorchamps, mais à Silverstone. Le circuit britannique fut en effet le théâtre du premier GP de l’histoire, le 13 mai 1950 (avec un Belge au départ, Johnny Claes, 21e sur la grille, 11e au final), et l’épreuve britannique est l’une des deux présentes au calendrier depuis la première saison, avec l’Italie : ces deux GP fêtent leur 70e édition cette saison (voir infographie). Mais il fallait alors déplacer l’épreuve britannique en avril, au lieu de juillet. Échaudés par l’humide expérience de 2000, les Anglais ont poliment refusé : cette année-là, Bernie Ecclestone, mécontent des difficiles négociations de contrat, avait avancé leur GP au 23 avril. Résultat, une pluie torrentielle avait inondé le circuit…C’est donc Shanghai qui a les honneurs de la 1000e, ce dimanche, pour le 16e GP de Chine d’affilée. Tout un symbole alors que la F1 et son économie se décentralise de plus en plus, en s’exportant loin du Vieux Continent, vers l’Asie ou l’Amérique.
Même Silverstone est en danger ! Le BRDC, son propriétaire, éprouve des difficultés à rentabiliser un Grand Prix largement déficitaire. Une clause de sortie a été activée par les promoteurs, qui veulent renégocier un contrat plus avantageux avec Liberty Media : si aucun accord n’est trouvé en 2019, il n’y aura pas de F1 à Silverstone en 2020.
"Silverstone a été le premier Grand Prix, mais nous n’avons pas couru à Silverstone pendant les 69 années", a lancé Sean Bratches, directeur commercial de la F1. "Le GP d’Angleterre a aussi eu lieu à Brands Hatch et Aintree. Rien n’est immuable dans ce sport, surtout pas les endroits où nous courons. Nous accordons beaucoup d’importance à certaines courses, historiques, et nous faisons notre possible pour les préserver, mais nous sommes une entreprise, et nous devons penser à notre business, à nos actionnaires. Nous devons concilier l’intérêt des fans et la prospérité de notre compagnie."
Comme Silverstone, mais aussi Mexico, d’autres épreuves européennes sont en fin de contrat cette année : l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne doivent négocier. Pas encore la Belgique : le circuit de Spa-Francorchamps, qui accueillera le 64e GP de Belgique le 1er septembre, est assuré de sa place jusqu’en 2021, mais doit lui aussi faire face à un bilan comptable négatif, compensé par l’apport, à coups de millions d’euros, de la Région wallonne qui estime ses retombées économiques globales positives…
Les alternatives ne manquent pas. En 2020, on sait déjà que la F1 visitera le 73e circuit de son histoire, dans les rues d’Hanoï, au Vietnam. Une deuxième épreuve aux USA, probablement à Miami, est à l’étude pour les années à venir. Côté européen, les Pays-Bas, surfant sur l’effet Verstappen, auraient obtenu (dès 2020 ?) un retour à Zandvoort. Shanghaï, elle, sera toujours là. Heureuse d’être entrée dans l’histoire, ce 14 avril 2019…
L'histoire de 4 Grands Prix improbables
1. Les F1 du bord de mer
Le 18 août 1957, à Pescara, Juan Manuel Fangio, futur champion du monde pour la quatrième fois, est en pole, mais c’est Moss Sirling qui triomphe sur le circuit tracé, en triangle, sur plus de 25 km, entre Montesilvano, Pescara et Cappelle Sul Tavo. Avec deux longues lignes droites, dont celle de l’arrivée, longeant la mer Adriatique, et une troisième partie, très sinueuse, dans les collines. Ce circuit routier extrêmement dangereux était utilisé depuis 1924, et fut abandonné en 1961, pour raisons de sécurité. Seuls 7 pilotes sur les 16 au départ terminèrent ce Coppa Acerbo 1957, seul GP du Mondial disputé dans les Abruzzes, devant 200 000 spectateurs !
2. Very bad trip
Début 80, Bernie Ecclestone veut organiser plusieurs GP aux USA, si possible sur des circuits urbains, afin d’appâter le public et les annonceurs. Et s’il y a bien une ville où les dollars pleuvent, c’est Vegas ! Le Caesars Palace allonge les billets verts : pour 7 millions $, le célèbre casino-hôtel s’achète son GP de F1, l’installe sur son immense parking sur le fameux Strip de Las Vegas, et nomme l’acteur Paul Newman directeur de course ! Le 17 octobre 1981, c’est Alan Jones qui gagne à la roulette, sur cette piste de karting géante, devant Alain Prost, mais c’est Nelson Piquet qui remporte le jackpot : le Brésilien est champion du monde, pour la première fois. Le grand cirque de la F1 revient à Las Vegas un an plus tard, et salue la première victoire de Michele Alboretto et la première couronne de Keke Rosberg et sa célèbre moustache. C’en est pourtant fini de la F1 dans le désert du Nevada : Billy Weinberger, le sulfureux directeur du Caesars Palace, n’a pas récupéré sa mise, et passe son tour…
3. Les États désunis
Les USA ont toujours été un territoire prisé par la F1 : en tout, 69 GP ont été organisés sur le sol américain. Durant les 11 premières années de son existence, le championnat du monde a même intégré les 500 miles d’Indianapolis à son programme, et organisa dès 1959 un GP aux États-Unis. Après les 17 premières éditions de ce GP, les organisateurs du Mondial déclenchèrent, en 1976, une nouvelle guerre de sécession, entre l’Ouest et l’Est, cette fois. Watkins Glen, dans l’État de New York où se disputait l’épreuve américaine depuis 1961, garde son Grand Prix qui devient le GP des États-Unis Est ; et une deuxième épreuve sur le sol américain, appelée GP des États-Unis Ouest, et organisée sur le circuit urbain de Long Beach en Californie. Durant 8 années, Ouest et Est (Detroit succéda à Watkins Glen en 1982) vont cohabiter, avant une grande réunification en 1984… à Dallas. La F1, un univers impitoyable…
4. Aïda fait un bide
Pour organiser une deuxième GP au Japon, Bernie Ecclestone déborde d’idées. Son GP d’Asie à Autopolis est un fiasco financier et ne voit jamais le jour, alors il invente le GP du Pacifique. Hajime Tanaka, un riche promoteur nippon, lui construit un circuit appelé Aïda, à Mimaska, dans la campagne d’Okayama, bordé d’un complexe touristique bling-bling, qui doit séduire la jet-set locale. En ce 17 avril 1994, les fans japonais sont aux anges, ils sont au plus près des pilotes, notamment Ayrton Senna, dieu vivant. Mais c’est Michaël Schumacher qui triomphe, et remet le couvert en 1995, en clôture cette fois de la saison, avec un 2e titre de champion du monde à la clé. Mais la situation du circuit, nippone mais mauvaise, trop loin de tout, ne lui permet pas de s’installer durablement dans le championnat du monde de F1, qui l’abandonne dès sa 2e édition…
Les records en F1
Victoires
- 1. Michael Schumacher 91
- 2. Lewis Hamilton 74
- 3. Sebastian Vettel 52
- 4. Alain Prost 51
- 5. Ayrton Senna 41
Le plus jeune : Max Verstappen, 18 ans, 7 mois, 15 jours au GP d’Espagne 2016
Le plus vieux : Luigi Fagioli, 53 ans et 22 jours au GP de France 1951
Participations
- 1. Rubens Barrichello 323
- 2. Fernando Alonso 312
- 3. Michael Schumacher 307
- 4. Jenson Button 306
- 5. Kimi Raikkonen 294
Le plus jeune : Max Verstappen , 17 ans, 5 mois, 15 jours au GP d’Australie 2015
Le plus vieux : Louis Chiron, 55 ans, 9 mois et 19 jours au GP de Monaco 1955
764
764 pilotes ont disputé un GP de F1, dont 24 Belges (415 GP cumulés).
107
107 pilotes ont remporté un GP, dont 2 Belges, Jacky Ickx (8) et Thierry Boutsen (3).